Allez, inhalez⊠AprĂšs cette Ă©lection fĂ©dĂ©rale, il est juste et bon, voire urgent, de respirer par le nez. Ă peine le vote terminĂ©, tout le monde Ă©crivait une lettre dâamour au nouveau premier ministre du Canada. La patronne dâOrganigram par ici, le Canadian Cannabis Council, par là ⊠Câest normal. Lâindustrie du cannabis aime les banquiers. Ce sont les banquiers qui nâaiment pas le cannabis.Â
Bon Stock fait bande Ă part. On a dĂ©cidĂ© dâĂ©crire plutĂŽt au premier ministre du QuĂ©bec, M. François Legault.
Pourquoi?Â
- Parce que le prochain cycle Ă©lectoral provincial au QuĂ©bec a commencĂ© le 29 avril, le lendemain de la victoire de M. Carney.Â
- Parce que câest au provincial que plusieurs des graves irritants pour lâindustrie peuvent ĂȘtre corrigĂ©s.Â
- Le bridage Ă 30%THC, câest M. Legault.Â
- La limite dâĂąge qui rend inaptes les adultes de 18 Ă 21 ans, câest encore et toujours M. Legault.Â
Alors, voici ma lettre de simple citoyen.
Â
Cher premier ministre du Québec,
Mon nom est Luc PrĂ©vost et je ne voterai jamais pour vous. Mais un bon coup, câest un bon coup. Jâaimerais attirer votre attention sur une recherche publiĂ©e la semaine passĂ©e dont personne nâa parlé : Legalizing Youth-Friendly Cannabis Edibles and Extracts and Adolescent Cannabis Use (Mital et Nguyen, 2025).
LâĂ©chantillon pancanadien est intĂ©ressant :
- 106 032 élÚves (classes 7 à 11)
- 25 580 élÚves du Québec
- Périodes
Les conclusions de la recherche sont trĂšs simples. Depuis la lĂ©galisation des produits comestibles de cannabis «âapprĂ©ciĂ©s des jeunesâ» (chocolats, bonbons, desserts) dans le reste du Canada (Ă lâexception du QuĂ©bec), lâutilisation du cannabis chez les adolescents a augmentĂ© de 26 %.
- Usage des comestibles : +43 %.
- Usage du cannabis fumé : +34 %.
- Coconsommation alcool-cannabis : +28 %.
Dans le ROC, on assiste Ă une banalisation du cannabis. Mais au QuĂ©bec, oĂč vous avez refusĂ© de lĂ©galiser ces produits, la consommation a diminuĂ©. Votre dĂ©cision de refuser la vente de «mangeables» attrayants pour les jeunes a eu un effet.
Cette Ă©tude fournit une validation scientifique forte de vos politiques plus restrictives.Â
Alors que la popularitĂ© de votre Ă©quipe est en chute libre, câest peut-ĂȘtre le moment dâutiliser le cannabis comme outil dâune politique de la division (wedge politics). Cette Ă©tude vous permet de :
- Renforcer lâinterdiction actuelle.
- Soutenir de nouvelles mesures dâĂ©ducation et de prĂ©vention.
- Valoriser la prudence et la prévoyance du Québec au niveau national et international.
- Forcer lâopposition actuelle Ă prendre position dans ce dĂ©bat.
Cher premier comptable, je vous laisse avec tous les autres nombreux et graves problĂšmes que vous avez.Â
LucÂ
Et si M. Legault avait tort pour le cannabis?Â
OK.
Ce que je nâai pas dit Ă mon PM, câest que jâai aussi Ă©crit des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponses pour les partis de lâopposition. Pourquoi? Parce que les problĂšmes de lâindustrie du cannabis sont des problĂšmes politiques qui auront des solutions politiques.Â
Et une étude ne fait pas le printemps.
Personne nâa parlĂ© de cannabis lors de lâĂ©lection de M. Carney. Et ça faisait lâaffaire de tout le monde, sauf celle de lâindustrie du cannabis. La situation est identique au QuĂ©bec, oĂč le cannabis est absent du radar de tous les partis. Le cannabis est un sujet politique dont personne ne veut parler pour une raison trĂšs simple.
JâĂ©crivais ceci rĂ©cemment :
«Le plus grand mĂ©rite de la lĂ©galisation? Simplement dâexister. Pour M. et Mme Tout le Monde, la SQDC est un rĂȘve. Mais pour les 2,5 % des consommateurs qui ont consommĂ© prĂšs de 38 % de lâensemble du cannabis, rien ne fonctionne Ă©videmment. Le principe de Pareto dans toute sa beautĂ©. Dans un monde dâexcĂšs, la logique existe. Ă retenir : ±10 % des consommateurs ont achetĂ© et consommĂ© environ 65 % de tout le cannabis au Canada.
Pour le politicien moyen, tout est clair. Il nâa rien Ă gagner dans ce dĂ©bat oĂč 80-90 % des consommateurs sont trĂšs heureux des services de la SQDC et de ses Ă©quivalents dans le ROC. Surtout au QuĂ©bec dâailleurs, oĂč lâacceptabilitĂ© sociale du cannabis est peut-ĂȘtre la plus faible parmi toutes les provinces canadiennes.»Â
Les changements utiles pour lâindustrie du cannabis et les consommateurs vont se mesurer en cycles Ă©lectoraux. Il suffirait quâun parti propose de faire passer lâĂąge de consommation de 21 Ă 18 ans pour que sâouvre un vrai dĂ©bat. Qui osera?Â

Propagande du gouvernement
Le cannabis, câest sĂ©rieux. Câest aussi parfois moins mĂ©dical. On sâest amusĂ© Ă penser des deux cĂŽtĂ©s de la clĂŽture: faire la propagande du gouvernement et le travail de lâopposition.
Communiqué de presse #1
Le Québec confirme son leadership en matiÚre de protection de la jeunesse face aux produits du cannabis
Québec, le 28 avril 2025
Une rĂ©cente Ă©tude publiĂ©e dans JAMA Network Open dĂ©montre clairement que la dĂ©cision du gouvernement du QuĂ©bec de restreindre lâaccĂšs aux produits de cannabis comestibles attrayant pour les jeunes a eu des effets bĂ©nĂ©fiques majeurs sur la santĂ© de nos adolescents.
Contrairement aux autres provinces canadiennes, qui ont autorisĂ© la vente de chocolats, bonbons et desserts infusĂ©s au cannabis, le QuĂ©bec a fait le choix responsable de protĂ©ger ses jeunes. Les rĂ©sultats de lâĂ©tude rĂ©vĂšlent que :
Dans les provinces ayant légalisé ces produits, la consommation de cannabis chez les adolescents a bondi de 26 %.
Au QuĂ©bec, elle a diminuĂ© de maniĂšre significative sur la mĂȘme pĂ©riode.
Lâusage de comestibles et le co-usage avec lâalcool ont aussi considĂ©rablement augmentĂ© ailleurs, mais pas au QuĂ©bec.
«Cette étude scientifique confirme la justesse de notre approche préventive», a déclaré le premier ministre M. Legault.
«Le QuĂ©bec place la santĂ© et lâavenir de ses jeunes au cĆur de ses dĂ©cisions. Nous continuerons dâadopter des politiques rigoureuses pour lutter contre la banalisation du cannabis et protĂ©ger notre prochaine gĂ©nĂ©ration.»
Le gouvernement du QuĂ©bec rĂ©affirme ainsi son engagement Ă maintenir des mesures strictes concernant les produits de cannabis comestibles et poursuivra ses efforts pour informer et sensibiliser la population aux risques associĂ©s Ă la consommation de cannabis Ă lâadolescence.
Sources :
Ătude Legalizing Youth-Friendly Cannabis Edibles and Extracts and Adolescent Cannabis Use, publiĂ©e dans JAMA Network Open, avril 2025.
Communiqué de presse plus baveux!
Le QuĂ©bec avait raison : lĂ©galiser des bonbons au cannabis, câest jouer avec la santĂ© des jeunes
Québec, le 28 avril 2025
Le verdict est sans appel : alors que plusieurs provinces canadiennes ont autorisé la vente de produits de cannabis sous forme de chocolats, de bonbons et de desserts, le Québec a dit non et nos jeunes sont mieux protégés.
Selon une étude publiée dans JAMA Network Open (avril 2025), les provinces qui ont légalisé les comestibles «attrayants pour les jeunes» ont connu :
- Une explosion de 43Â % de la consommation de comestibles de cannabis chez les adolescents.
- Un bond de 26Â % de la consommation globale de cannabis chez les jeunes.
- Une hausse alarmante de 28Â % de la coconsommation cannabis-alcool.
- Une diminution de la perception du risque associé au cannabis.
Pendant ce temps, au Québec, la consommation de cannabis chez les jeunes a diminué, démontrant la justesse de nos décisions.
«Quand dâautres ont mis des bonbons au THC sur leurs tablettes, le QuĂ©bec a fait le choix courageux de protĂ©ger ses jeunes. Aujourdâhui, la science nous donne raison», a dĂ©clarĂ© M. Legault.
«Le gouvernement du QuĂ©bec nâacceptera jamais que des intĂ©rĂȘts commerciaux viennent mettre en danger la santĂ© de nos enfants.»
à la lumiÚre de ces résultats, le Québec réaffirme son engagement :
- Aucune place pour les comestibles qui séduisent nos jeunes.
- Renforcement des mesures de prévention contre la banalisation du cannabis.
- Poursuite dâune approche ferme et responsable face Ă lâindustrie du cannabis.
Parce que protĂ©ger la jeunesse, câest protĂ©ger notre avenir.
ĂlĂ©ments de langage pour les porte-paroles
ThĂšmes principaux Ă marteler
- ProtĂ©ger les jeunes nâest pas nĂ©gociable.
- La légalisation irresponsable ailleurs a eu des effets négatifs documentés.
- Le Québec agit sur la base de données scientifiques, pas sous la pression commerciale.
Phrases prĂȘtes Ă utiliser
- «ProtĂ©ger nos jeunes contre les piĂšges du cannabis, câest faire preuve de leadership et de responsabilitĂ©.»
- «Quand on banalise des produits comme des bonbons au THC, on met notre jeunesse en danger.»
- «Le QuĂ©bec nâa pas sacrifiĂ© la santĂ© de ses enfants sur lâautel du commerce du cannabis.»
- «Cette étude prouve que nos politiques préventives ne sont pas seulement justes : elles sont vitales.»
- «La santĂ© publique passe avant la rentabilitĂ© de lâindustrie du cannabis.»
- «Nous appelons toutes les juridictions Ă tirer les leçons de ce que confirme aujourdâhui la science.»
- «Ce nâest pas aux enfants de payer le prix dâune lĂ©galisation mal pensĂ©e.»
- «Nous continuerons à agir avec fermeté pour protéger nos jeunes face aux nouvelles formes de banalisation du cannabis.»
- «Le Québec est un exemple à suivre en matiÚre de santé publique.»
- «Ce nâest pas parce quâun produit est lĂ©gal quâil est sans danger, surtout pour nos enfants.»
Ă MARTELER
- «Au QuĂ©bec, on protĂšge nos jeunes avant de protĂ©ger lâindustrie.»
- «Protéger la santé mentale et physique de nos enfants est non négociable.»
- «Nos décisions sont fondées sur des données scientifiques, pas sur des profits.»
RĂ©ponses des partis dâopposition
1. Parti libéral du Québec
Argument clé
- «Interdire nâest pas Ă©duquer. La prohibition nâest pas une politique moderne.»
Messages attendus
- Le QuĂ©bec devrait privilĂ©gier lâencadrement rigoureux plutĂŽt que lâinterdiction pure et simple.
- La stratégie du gouvernement est «paternaliste» et pourrait pousser les jeunes vers le marché noir.
- Il faut rĂ©guler lâaccĂšs, avec des campagnes de sensibilisation intensives, au lieu de bannir complĂštement.
- Le gouvernement manque dâinitiatives Ă©ducatives pour les adolescents.
Attaque politique possible
- «Ce gouvernement prĂ©fĂšre interdire que de faire confiance Ă la responsabilitĂ© et Ă lâinformation.»
2. Parti conservateur du Québec
Argument clé
- «LâĂtat ne devrait pas se substituer aux parents.»
Messages attendus
- Le gouvernement «infantilise» les familles québécoises.
- âą Il revient aux parents dâĂ©duquer leurs enfants, et non Ă lâĂtat de leur imposer des interdits.
- Lâinterdiction nuit Ă la libertĂ© de choix des adultes.
- Maintenir lâinterdiction favorise le marchĂ© noir au lieu de protĂ©ger efficacement.
Attaque politique possible
- «En diabolisant un produit lĂ©gal, ce gouvernement nourrit lâĂ©conomie illĂ©gale et abandonne les adultes responsables.»
3. QS
Argument clé
«Protection oui, mais marginalisation non.»
Messages attendus
- Le QuĂ©bec devrait investir massivement dans la prĂ©vention, pas simplement dans lâinterdiction.
- Il faut privilĂ©gier lâĂ©quitĂ© dâaccĂšs Ă des produits rĂšglementĂ©s, surs et clairement identifiĂ©s.
- Lâinterdiction actuelle est perçue comme stigmatisante pour les usagers, sans rĂ©duire la consommation rĂ©elle.
- Ils pourraient rĂ©clamer des donnĂ©es dâaccĂšs public sur le marchĂ© noir et les taux rĂ©els de consommation pour mieux Ă©valuer les politiques publiques.
Attaque politique possible
- «Encore une fois, la solution de ce gouvernement est la fermeture, au lieu de lâouverture, de lâĂ©coute et de lâĂ©ducation.»
RĂ©ponses probables de lâindustrie
Argument économique
- Le Québec se prive de millions de dollars en revenus fiscaux.
- Lâinterdiction favorise le marchĂ© noir des comestibles au dĂ©triment de la santĂ© publique.
- Lâindustrie lĂ©gale est capable de produire des produits sĂ©curitaires et encadrĂ©s.
- Citations typiques
- «Un marché légal strictement encadré est la meilleure protection contre les produits illégaux dangereux.»
- «La prohibition ne fonctionne pas. La rÚglementation responsable, oui.»
Argument sur la réduction des risques
- Les produits légaux sont :
-
- testés,
- standardisés,
- étiquetés,
- emballés de maniÚre sécuritaire.
En maintenant lâinterdiction, le gouvernement refuse dâoffrir une alternative plus sĂ©curitaire aux consommateurs.
Citations clées
- «Refuser la vente lĂ©gale, câest forcer les jeunes Ă se tourner vers des produits non contrĂŽlĂ©s.»
Argument éducatif
Lâindustrie pourrait proposer :
- des campagnes de sensibilisation cofinancées,
- des partenariats en prévention,
- des limites dâapparence stricte sur les comestibles ostentatoires.
Citation clé
- «Nous voulons ĂȘtre partenaires dans la protection de la jeunesse, pas des adversaires.»
Conclusion de Bon Stock
Dans le monde des clichĂ©s, on dirait que ce dialogue de sourds nâest pas trĂšs gagnant-gnangnan. Le cannabis soigne et Ă©claire un monde qui nâest pas noir et blanc. La couleur de la cendre dâun joint en atteste.Â
Hors des sentiers binaires, on peut imaginer ce que serait un vrai projet pour le cannabis québécois. Un «plan Marshall» du cannabis, ça pourrait ressembler à quoi?
Le cannabis doit entrer immĂ©diatement dans lâarĂšne politique. Le Fonds de prĂ©vention et de recherche en matiĂšre de cannabis doit retrouver sa mission originale actuellement dĂ©voyĂ©e. Le QuĂ©bec peut encore devenir un leadeur mondial dans le cannabis mĂ©dical. Un exemple? Le sommeil est un problĂšme universel. Ăa prend combien de millions pour trouver la bonne molĂ©cule de cannabis pour faire dodo? Pas tant que ça. Faire de lâargent et soigner sa population vieillissante en mĂȘme temps, câest lĂ©gal. Une idĂ©e parmi dâautres.

Pour certains pays, envoyer de bipĂšdes sur la lune est important. Le QuĂ©bec, lui, a une chance historique de dĂ©velopper le prochain Eldorado de la molĂ©cule de cannabis. Dans cette valorisation du cannabis, les microproducteurs auraient une place capitale.Â
Oui, mais personne nâa parlĂ© de cannabis pendant lâĂ©lection fĂ©dĂ©rale!
Le QuĂ©bec nâest-il pas distinct? đ
Quel parti osera proposer son «plan Marshall» pour le cannabis?Â
Aucun.Â
Mais on peut discuter avec son dĂ©putĂ©. Câest lĂ©gal.Â
La ministre Guilbeault rencontre des citoyens autour dâune biĂšre.
Â
Â
Est-ce quâun dĂ©putĂ© osera faire la mĂȘme chose avec du cannabis?
Non.
Câest illĂ©gal de faire la promotion du cannabis.Â
Lâalcool?Â
Câest OK malgrĂ© les consĂ©quences au Canada : 10 morts par jour et 400 hospitalisations.
Il y a de lâargent pour ça.
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Et si M. Legault avait raison pour le cannabis? appeared first on
Bon Stock.